EDITO
Alors même que circulaient des rumeurs inquiétantes sur l'avenir de notre compagnie, dont on allait célébrer les 80 ans, Omnes organisait sa 9 ème conférence. Il faut dire que les motifs d'interrogation ne manquaient pas, avec le départ de Pierre–Henri Gourgeon, le retour de Jean-Cyril Spinetta et l'arrivée d'Alexandre de Juniac aux manettes d'Air France. Ce dernier nous dévoilait peu de temps après son plan de restructuration Transform, censé nous faire « renouer avec la rentabilité et la compétitivité ».
A l'occasion de cette conférence, les quatre intervenants communiquaient leurs analyses et réflexions sur la situation, l'environnement et les pistes pour remédier aux déficits récurrents que dégage la compagnie.
EDITO
Michèle Pairault-Meyzer
Présidente de la Caisse de Retraite du Personnel Navigant, elle étudie l'historique récent qu'elle découpe en deux périodes, une longue où l'on passe de la « concurrence civilisée » à la concurrence tout court, avec la privatisation. La seconde marque l'accélération et le changement d'échelle avec le regroupement d'Air France-KLM, suivi du cycle actuel consécutif à la crise, qui s'achèvera avec l'échéance du plan Transform 2015.
Vincent Bamberger
Managing Director chez Arthur D. Littlle, il identifie les prochains modèles aériens, en décrivant les quatre principaux, même s'il reconnait que chaque compagnie détient ses propres solutions. Nous sommes selon lui, dans l'ère de l'hyper-concurrence, après avoir traversé celles des monopoles et de la concurrence nationale. Il évoque l'importance des stratégies de mutation et de positionnement marketing, face à la perception de valeur offerte au consommateur, compte tenu de la transparence mondiale des prix.
Marc Rochet
Président du Directoire d'Air Caraïbes, il rappelle que malgré les difficultés et nos handicaps, nous avons la chance d'opérer dans un secteur durablement en croissance, mais l'obligation de nous adapter en permanence. Il avoue sa méfiance vis à vis d'une « croissance rentable » de l'entreprise, qui ne serait pas guidée par la garantie d'une rentabilité supérieure, vu les engagements en terme d'endettement du groupe. Il estime qu'après la priorité absolue qui est celle de la transparence, tout tourne autour de la capacité du groupe à se remettre en question et à se restructurer. Après en avoir décliné les handicaps, il énumère les très nombreux atouts déterminants du groupe si celui-ci maîtrise la baisse de ses coûts externes et internes.
Jean-Cyril Spinetta
Président Directeur Général d'AF KL, il souhaite répondre point par point, dans sa présentation et lors du débat, aux doutes et interrogations des participants. Il précise d'emblée, les conditions de réussite de la restructuration annoncée par Alexandre de Juniac, avec un plan et des échéances, estimant impossible de courir le risque de ne pas réussir. La brutalité de la crise s'est traduite, par une baisse de nos recettes unitaires de 15 % sur l 'ensemble de nos réseaux. L'erreur ayant été de croire que l'on reviendrait à la situation antérieure. Face à ce constat, son leitmotiv demeure la compétitivité. Chacun de nous sait bien au final, que la demande de transport aérien impose aux compagnies et à leurs personnels, de devoir sans cesse s'adapter...