EDITO
OMNES a pour vocation de permettre aux syndicalistes et aux salariés de s’ouvrir à des chemins que nous n’empruntons pas au quotidien. L’actualité s’est imposée en 2016, car notre compagnie aérienne est à la croisée de ces chemins.
Le transport aérien est au cœur d’une révolution concurrentielle qui met en jeu l’avenir des compagnies traditionnelles telle qu’Air France. Le choix politique européen est clairement en faveur du client quelles que soient les conséquences sociales. En effet, sur 28 Etats membres de l’Union Européenne, seuls 5 possèdent une compagnie aérienne productrice de long courrier. Les 23 autres pays membres souhaitent des dessertes variées à moindre coût pour leurs ressortissants. La concurrence déloyale trouve alors des soutiens politiques, car elle ne pénalise qu’un nombre réduit d’Etats.
OMNES a donc ouvert une série de 2 rencontres : la première sur la concurrence déloyale en mai dernier, dont vous trouverez ci-après le compte rendu. Il ressort des différentes interventions que le combat juridique ne peut se suffire à lui-même. Nous devons tous agir en prenant collectivement notre avenir en main, à la fois par le soutien à l’association intersyndicale européenne Europeans For Fair Competition (E4FC), mais aussi en prenant conscience des défis internes qui nous sont posés.
Ce sont ces défis internes qui ont fait l’objet de la deuxième rencontre qui s’est tenue en juin : le constat d’une situation financière dégradée depuis 2009 doit être suivi d’une remise en cause de notre stratégie. Les experts se sont tous exprimés sur le besoin d’une adaptation de notre modèle économique comme condition du maintien de notre modèle social.
Le prochain triptyque OMNES permettra ainsi d’exposer le besoin d’un constat partagé de la situation et d’un renouveau de la relation sociale avant la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie dont les contours semblent se dessiner à l’image d’un groupe IAG (British Airways/Ibéria). Les intervenants ont conclu : c’est l’économique qui conditionne le social et non l’inverse.
Les prochaines rencontres d’OMNES permettront de poser cette question sous un autre jour : un objectif économique peut-il être atteint sans cohésion sociale ? Nous ouvrirons prochainement la question de la prédominance de l’économique sur le social à des intervenants ayant des opinions diamétralement opposées.
Arnaud Levallet, Geoffroy Bouvet, Marie Ramon, Pascal Mathieu
Membres du Bureau d’OMNES
EDITO
Lee Moak (cliquez ici)
Président de Americans For Fair Skies, il souligne la concurrence déloyale des compagnies du Golfe et leurs gouvernements qui oeuvrent sans charges sociales ni impôts sur les sociétés.
Philippe Engels (cliquez ici)
Journaliste d'investigation spécialiste de Ryanair, il décrit le cas de cette low cost qui a réussi à exploiter les subventions publiques tout en faisant du dumping social.
Emmanuel Combe (cliquez ici)
Professeur à l'Université Paris 1 et spécialiste du low cost, il nous alerte sur le fait que le modèle économique low cost est en plein essor en Europe et que son évolution vers le passager Business laisse à penser que le pire est à venir.
Paul Chiambaretto (cliquez ici)
Professeur de stratégie et spécialiste du transport aérien, il nous propose des stratégies de défense multidimensionnelle face à la concurrence des compagnies du Golfe.