EDITO
Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective dont les services dépendent directement du Premier Ministre a missionné Claude Abraham, Ancien Directeur de la DGAC, pour que celui-ci tente d'esquisser le panorama futur de l'aérien européen. Aidé d'une équipe d'experts, son rapport intitulé « Les compagnies aériennes sont-elles mortelles ? Perspectives à vingt ans » a été publié en juillet 2013. Ses analyses sur les risques et les handicaps que les compagnies européennes devront affronter, permettront aux pouvoirs publics, d'appréhender et on l'espère, de mieux défendre une politique avisée en terme de transport aérien.
Omnes a saisi cette opportunité pour organiser cette année, une conférence afin de débattre de l'avenir de notre compagnie.
EDITO
Claude Abraham
Il revient rapidement sur l'historique de la dérégulation américaine puis européenne, ainsi que sur les évolutions les plus marquées que celles-ci provoquèrent sur le paysage aéronautique. Après avoir rappelé l'importance d'Internet dans ces bouleversements, il souligne les principales caractéristiques des low cost, dont les business modèles évoluent également. Il revient sur les enjeux et les responsabilités que possèdent les pouvoirs publics français et européens, dans le soutien et la défense de ce secteur économique majeur, visant à faire respecter une concurrence équitable entre les différents acteurs. Il nous soumet ainsi, quatre scénarios les plus plausibles sur l'avenir de l'aérien européen. Tout en se gardant bien d'en privilégier un seul, il demeure urgent à ses yeux, de réexaminer la politique communautaire pour que perdure un marché européen viable et profitable.
Danielle Benadon
Ancien Directeur du Transport Aérien DGAC, elle évoque son expérience professionnelle dans la construction navale au début des années 80, où elle a assisté au déclin de ce secteur, au profit d'une redistribution des cartes au niveau mondial. Elle ne pense pas que l'aérien européen y échappera dans le futur. Elle réexamine les différentes pistes du rapport, et même si elle reste optimiste pour l'avenir, elle recommande que les entreprises du secteur s'adaptent afin d'obtenir le soutien des pouvoirs publics.
Jean-Pierre Bes
Secrétaire Général du SCARA (Syndicat des Compagnies Aériennes Autonomes), il détaille les analyses précédentes d'une manière plus provocatrice, et nous fait découvrir l'éventail du systématisme de ses remises en cause: la création du groupe Air France, le déni de réalité des partenaires sociaux, l'immobilisme face aux low cost, le niveau astronomique des taxes, les obligations européennes pénalisant ses transporteurs aériens, la situation économique d'Air France ... Des positions tranchées qui installent le débat.
Herbert Casteran
Enseignant-Chercheur à l'EM de Strasbourg, il restitue les lignes directrices de son étude qui visait à établir une méthode estimant les impacts économiques qu'Air France induit sur le territoire métropolitain. Au final, on découvre que 26 milliards d'euros sont générés par les différentes fonctions du groupe, bénéficiant ainsi à l'ensemble du territoire, par le fait de son activité re-distributrice.
Merci à Claude Abraham de nous offrir l'opportunité de nous interroger sur notre avenir.
«Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible» comme l'écrivait Saint Exupéry.