Résumé de l'intervention
M. SWANKHUIZEN.- C'est très important d'être parmi vous, en tout cas pour nous en tant que représentants du syndicat des mécaniciens sol néerlandais, regroupant 540 membres au sein de KLM. Ce séminaire OMNES, ce séminaire, est une merveilleuse opportunité pour moi d'entrer en contact avec mes collègues. OMNES a démarré en 1995 et sur la base d'une initiative prise par Air France. Alain, Christian, Pascal et d'autres étaient de fait les initiateurs, ceux qui ont rendu possible l'organisation des séminaires OMNES. Je voudrais remercier cette équipe initiale pour ce qu'ils ont fait.
Pour moi, ce que signifie OMNES, c'est l'ensemble des syndicats, des organisations de représentation des salariés chez Air France et chez KLM. Il y a des sièges vides, ici. C'est un point de préoccupation, car je ne veux plus voir de chaises vides. C'est important que nos collègues, les collaborateurs, puissent travailler davantage ensemble, puissent participer aux séminaires OMNES, afin que nous puissions informer le maximum de collègues et améliorer les relations entre nous.
Il est extrêmement important que les collaborateurs de KLM, qui ne savent pas ce qui se passe chez Air France, soient informés et vice versa. C'est notre objectif d'aider nos collègues dans les secteurs du groupe.
Camiel Eurlings, PDG de KLM, nous a donné l'occasion, dans l'annonce qu'il a faite, de contribuer à financer OMNES. Bob et moi-même allons lui rappeler son engagement, ce qui nous permettra, je l'espère, de traduire le site Web d'OMNES en anglais, et d'informer davantage et mieux nos collègues. Nous espérons que nous aurons les présentations, les contacts des participants après ces séminaires, ce qui nous permettra de rester en contact après les séminaires OMNES. Après 10 ans, OMNES AF KL représente quelque chose d'important.
Donc, je me tourne vers mon homologue, puisque nous avons travaillé régulièrement avec nos homologues du syndicat des mécaniciens sol UNSA, chez Air France, et bien entendu nous étions très intéressés de vous rencontrer. Nous avons réalisé des actions communes, une déclaration de solidarité commune en 2012, des rencontres bien sûr. Nous nous sommes déjà servis de la plateforme OMNES dans le partage que nous avons mis en œuvre et dans les actions que nous avons menées collectivement.
M. ALLONGE.- Pourquoi avons-nous beaucoup d'intérêts avec le NVLT ? Parce que nous faisons un métier un peu particulier, un peu comme les pilotes ou les PNC : nous avons besoin d'une licence pour travailler sur avion, pour remettre les avions en approbation pour la remise en service. C'est cette spécificité qui nous a permis de rencontrer nos collègues et d'échanger sur ce que l'on pourrait apporter, chacun de notre côté, pour améliorer la chose. Notre point commun avec le NVLT, c'est la licence. C'est ce qui nous a permis de nous rencontrer et d'approfondir nos relations.
M. SWANKHUIZEN.- Pour les organisations syndicales, la confiance mutuelle est extrêmement importante. Vous avez compris que les Néerlandais travaillent et se comportent entre eux différemment que les Français mais je pense que la confiance est déjà là, au sein d'OMNES et qu'elle doit être maintenue au cœur d'OMNES à l'avenir.
M. ALLONGE.- Concernant le programme BEST pour améliorer notre qualité, étant donné que nous avons de moins en moins de slots pour pouvoir changer tous les fauteuils, nous avons rencontré la Direction de la maintenance pour essayer de la persuader de le faire réaliser par nos collègues du NVLT si cela ne pouvait pas être fait à l'interne. C'est comme cela que je vois OMNES et que je vois la coopération entre tous les syndicats. Il faut absolument que cela reste au moins dans le groupe. Le plus important, c'est de s'entraider et que l'on avance ensemble.
M. SWANKHUIZEN.- J'ai fait une petite liste de points à aborder. Cette liste comporte les différents départements, les différentes unités, les différents services au sein d'Air France et de KLM. Si je demande à mes collègues s'ils peuvent m'en citer au moins un, ils en sont incapables. C'est pour cela que nous avons ce badge. Bien entendu, c'est intentionnel. Les collaborateurs de KLM aux Pays-Bas portent ce badge avec les couleurs de l'entreprise. Cela peut être une bonne idée, parce que cela identifie qui nous sommes et d'où nous venons, avec le nom de nos fonctions et de nos entités.
Contact email : robr.swankhuizen@nvlt.org
Résumé du débat
QUESTION.- Quelle a été la réponse d'Air France par rapport à votre demande sur BEST ?
M. ALLONGE.- Qu'elle allait essayer de faire son maximum mais comme toujours le dialogue... On parlait de dialogue et de confiance avec l'interlocuteur, mettre en place le cercle. Encore une fois, ce n'est qu'un demi-cercle, parce que nous essayons d'instaurer un dialogue avec l'entreprise mais elle décide et on ne peut que constater les choses. Elle a dit qu'elle allait prendre en compte et que le mieux était que ce soit fait dans le groupe mais on constate que beaucoup d'avions sont faits à l'étranger et il n'y a pas de concertation. Nous souhaitons cela mais je ne sais pas ce qui sera fait.
M. SWANKHUIZEN.- Je n'ai rien à rajouter. Y a-t-il des questions ?
M. CADOREL.- J'en profite pour vous dire qu'il y a une liste des noms des participants qui circule. Donc, si vous voulez mettre vos e-mails... Cela s'adresse surtout aux Néerlandais car, normalement, nous sommes en possession de ceux des Français. Merci de l'ajouter sur la liste qui circule.
QUESTION.- Comment fonctionnez-vous au niveau de la DGI ? Puisque vous avez un patron au niveau du groupe Air France-KLM, après, il y a le patron de la DGI, Anne Brachet et je suppose un homologue au niveau KLM. Quand vous vous coordonnez au niveau de votre discours, est-ce que vous allez au niveau de la holding ? Ou tenez-vous le même discours chacun dans chaque entreprise ?
M. ALLONGE.- Pour nous, c'est le CE DGI. Au niveau de la holding, nous n'avons pas tellement d'interlocuteurs. C'est M. Terner, qui est parti, au niveau de la holding, qui était l'ancien directeur de la DGI. Maintenant, c'est Mme Brachet. Pour nous, c'est le CE DGI où l'on peut faire des déclarations. Sinon, au niveau de la holding, il n'y a aucun moyen.
Mme RAMON.- Donc, vous ne pouvez pas aller voir M. Terner, tous les deux bras dessus, bras dessous. Ce serait complètement incongru ?
M. ALLONGE.- Pas encore. Bientôt, j'espère.
M. CADOREL.- D'autres questions ?
QUESTION.- Y a-t-il des différences de coûts d'exploitation entre la maintenance Air France et celle de KLM ? Ont-ils intérêt à transférer de l'un à l'autre. Comment faites-vous l'analyse de l'aspect concurrentiel et des risques de transfert ?
M. SWANKHUIZEN.- Chaque mois, l'un de nos directeurs se rend en France ou ses homologues français viennent à Amsterdam et ils discutent de la charge de travail, qui est distribuée entre Air France et KLM. Il est très important de pouvoir influencer ce processus mais nous ne connaissons pas les orientations qui sont prises.
QUESTION.- Ne pourrait-on pas imaginer d'avoir une négociation du même ordre que la négociation qui est organisée au niveau des pilotes ?
M. ALLONGE.- Transavia France se développe de plus en plus, comme le souhaite la Direction souhaite développer Transavia. On nous a fait un exposé hier. On nous a dit qu'à la maintenance Air France, nous étions beaucoup trop chers, en dehors du marché, même si on ne peut pas se battre avec les coûts des Chinois, parce qu'on fait du 5S, parce que nous sommes premiers sur l'environnement. Mais l'atelier chinois, où notre avion 777 est réparé, est-il premier sur l'environnement ? J'en doute fortement. Nous avons eu récemment une histoire de peinture toxique.
Nous nous battons avec nos armes qui ne sont pas forcément les mêmes que les autres. Mais actuellement, Transavia France grossit et veut s'installer à Orly, d'après les discussions que nous avons eues. Nous avons demandé de faire la maintenance de ses avions, au moins la maintenance en ligne. Tout ce que l'on nous répond, c'est que nous sommes trop chers.
QUESTION.- Puis-je me permettre de suggérer les mêmes méthodes que ce qu'on fait dans les syndicats de pilotes ? Vous dites : "d'accord, vous parlez de la différence de coût. Rentrons dedans. Nous demandons un benchmark". Demandez que l'on vous paye un auditeur, que vous choisissez mais qui sera payé par la Direction, parce qu'elle y gagne au final. Il va faire un benchmark entre les coûts d'Air France Maintenance, ceux de KLM Maintenance et ceux des sociétés auxquelles elle fait réaliser l'entretien, avec les problèmes de logistique qui vont ensemble. Après, vous challengez. On cherche dans une négociation, l'élément inventif qui permet de montrer qu'il y a des tas d'éléments qui ne sont pas que des coûts directs. Parce qu'avoir la maîtrise de sa maintenance en interne plutôt que de dépendre de l'extérieur demeure essentiel... Hier, notre président, Alexandre de Juniac, disait : "on ne peut pas tout sous-traiter, parce qu'on n'a plus la liberté, ensuite, du choix de la date". Il y a une vraie négociation qui s'engage mais cela nécessite de rentrer dans un vrai débat de benchmark.
M. SWANKHUIZEN.- Bonne idée.
M. ALLONGE.- Encore une fois, il y a les paroles et les actes. M. de Juniac disait qu'il souhaitait garder un pôle de maintenance Airframe*, mais derrière ses paroles, il n'y a pas les actes. On a complètement abandonné la maintenance 320, pour une filiale, ATI au Maroc, mais on a complètement abandonné le 320. Si ATI, demain, ne peut plus assurer notre maintenance, qui va faire notre check-C 320 ? Nous en sommes incapables.
QUESTION.- Donc, il y a un vrai débat qui n'est pas qu'économique. Si vous ne savez pas l'exprimer, en prenant des auditeurs, il y en a 3 ou 4 spécialisés en aéronautique, vous en prenez un qui n'est pas le même que celui d'Air France. Les auditeurs travaillent d'une façon neutre. Rentrez dans cette logique en disant : "on veut un benchmark, on veut travailler". On peut vous donner un coup de main sur l'aspect pédagogique de la chose mais je ne vois pas pourquoi la Direction d'Air France ne rentrerait pas dans cette démarche. Elle a tout à y gagner.
M. CADOREL.- D'autant plus avec vos expériences croisées. C'est une grande force d'avoir la même démarche entre les pilotes français et néerlandais et les mécaniciens néerlandais et français au niveau des experts. L'important, c'est qu'il y ait déjà eu un exemple à suivre.
QUESTION.- Cela permet de faire du transfert d'activité beaucoup plus facilement entre les uns et les autres. On a commencé en 1997 à entrer dans de nombreuses logiques où dans les accords on affrétait ou leasait des tas d'avions de compagnies alliées. Chaque fois qu'ils prenaient un avion, un préavis était déposé, disant "c'est un scandale, c'est inacceptable". On a signé un accord global, après une étude de benchmark, sur les partages et sur la volumétrie de ce qui pouvait être sous-traité, de ce qu'on devait avoir. Une fois qu'on a eu fait cela, avec un contrôle tous les mois, chez Bruno Matheu, de ce qu'il se faisait, un contrôle de rapport de l'accord, ils avaient la liberté dans ce cadre. Ils ont trouvé cela extraordinaire de se dire "chaque fois qu'on va faire quelque chose, on ne se pose pas la question, on regarde si on est dans le cadre, on le fait et on ne risque pas d'avoir un problème social."
Si vous entriez dans cette logique, il pourrait très bien y avoir une spécialisation entre Air France et KLM, sans qu'il y ait une réaction sociale des deux, parce que vous sauriez qu'il y a un cadre défini de répartition des tâches ou de volumes, je ne sais pas comment on peut le définir dans votre métier, mais on doit pouvoir y arriver. La Direction y gagnerait. Elle y a gagné. Elle le reconnaît aujourd'hui : depuis 1997, on ne fonctionne que comme cela et cela marche très bien.
M. SWANKHUIZEN.- C'est pour cela qu'OMNES est si important pour nous tous. Si nous parlons de maintien des emplois, de préservation de l'emploi, si nous travaillons ensemble et que nous nous soutenons des deux côtés des organisations syndicales, le travail restera à l'intérieur de la famille Air France-KLM. J'espère que toutes les organisations syndicales seront en accord avec cela.
QUESTION.- Tout à fait, nos syndicats soutiendront cela. Si vous le souhaitez, nous pouvons vous accompagner et expliquer la pédagogie d'une telle démarche.
M. CADOREL.- Merci. On espère que, la prochaine fois que l'on fera une table ronde sur ce sujet, d'autres métiers auront suivi votre exemple. Il y a peut-être les premiers de la classe, les pilotes, pour le coup. Cela fait 10 ans que vous travaillez ensemble. Vous, cela fait combien de temps ?
M. ALLONGE.- Depuis 2007.
M. CADOREL.- Ce n'est pas mal aussi. Donc, aux suivants !